mercredi 17 juin 2009

Compte-rendu de l'AG nationale "école en danger" le 13 juin à TOULOUSE

Le 13 juin 2009 s’est tenue à Toulouse la cinquième AG nationale de la coordination Ecole En Danger. Ecole en Danger regroupe des collectifs de salariés de l’éducation et de parents mobilisés, créés dans tous les départements, pour la plupart depuis la dernière rentrée des classes, pour favoriser la mobilisation de tous contre les réformes qui touchent l’école publique.


Ce 13 juin, 12 départements étaient représentés (dont les collectifs de Côte d'Or), et 23 avaient adressé la synthèse des actions réalisées depuis janvier, ainsi que des propositions d’actions. Etaient également présents des délégués d’autres collectifs (enseignants désobéisseurs, Collectif national de résistance à base élèves, Sauvons les RASED). Par ailleurs, un représentant des étudiants en lutte, et un délégué du mouvement de lutte interprofessionnel (Interpro) ont témoigné des actions qu’ils avaient réalisées.


La difficulté à agir et la fatigue ont constitué le premier des constats. Plusieurs raisons à cela :


- la multiplicité des attaques contre le service public de l’Education : Rased, Aide personnalisée, Evaluations CE1 et CM2, EPEP, semaine de 4 jours ou 4 jours et demi, IUFM, Base élèves, chaque mot correspond à une attaque, à laquelle il faut répondre


- la répression à l’encontre des enseignants


- l’intimidation des parents


Nous pensions engager une course de vitesse contre ces réformes et le gouvernement ; nous sommes dans une course de fond. Il nous est pourtant apparu très vite que notre attachement à l’école publique nous amenait à agir à deux niveaux : sur le refus des réformes, mais aussi sur la réflexion de fond, à partager avec les citoyens, au premier chef, les parents et les enseignants.


Le gouvernement n’a pas reculé sur les réformes.


Néanmoins, les parents et enseignants ont des motifs de satisfaction. Tout d’abord, celle d’avoir créé, à travers la France, des collectifs mixtes de parents et d’enseignants, alors que cohabitaient, jusqu’à présent, des syndicats d’enseignants et des fédérations de parents, qui n’agissaient pas de manière aussi imbriquée.


Seconde satisfaction, celle d’avoir impulsé 4 actions nationales depuis janvier et mobilisé les collectifs de plus de 50 départements actifs :


- le 10 mars, une journée nationale de mobilisations et de grèves pour la défense du service public d’éducation, avec de nombreuses réunions d’information ou nuits des écoles en fin de journée


- le 2 avril, la journée nationale de résistance de la maternelle à l’université et de refus de la précarité dans l’éducation, avec, pour Toulouse, une marche aux flambeaux à 5 cortèges (200 écoles, 5000 personnes)


- le 17 mai, la journée des pique-niques de défense du service public de l’éducation


- le 26 mai, la journée nationale Gilets Jaunes, et la participation de certains collectifs de Haute-Garonne à des actions inter-luttes


Une mobilisation aussi forte et aussi imaginative autour de l’école n’a pas eu lieu en France depuis 1995, et encore était-elle portée principalement par les fédérations de parents et les syndicats d’enseignants. Ce mouvement est donc inédit.


Ce 13 juin, la coordination Ecole en Danger a appelé aux actions suivantes :

- Avant la sortie des classes, un soutien absolu à Erwan Redon, enseignant des Bouches-du-Rhône menacé de licenciement, avec deux temps de mobilisation, le 23 juin dans les départements, et le 7 juillet à Marseille.

- Cet été, les parents des collectifs Ecole en Danger pourront se rendre visibles grâce aux gilets jaunes, et aux pare-brise des voitures, en affichant le logo caractéristique (le triangle de chantier, montrant des enfants qui dévalent une pente raide au bas de laquelle ils tombent) ; de plus, les parents continueront à informer sur les festivals et sur les manifestations comme le tour de France cycliste.

- Le premier jour de la rentrée scolaire, un café convivial attendra les parents qui amènent leurs enfants, les gilets jaunes seront de sortie, et ce sera l’occasion de proposer la signature d’une pétition (papier et en ligne) de refus des réformes mise en place par Ecole en danger.

- Enfin, Ecole en Danger soutient toute forme d’opposition au passage des évaluations CE1 et à la remontée des données.


Enfin, pour mémoire, voici l’accueil édifiant de Xavier Darcos aux collectifs de parents venus l’accueillir lors d’un passage à Bordeaux (9 mars 2009) : « Tiens ! Voilà encore ce peuple braillard, gavé de tout » Rappelons qu’il était Cap Sciences et qu’il intervenait dans le cadre de la signature d’une convention pour la promotion de l’égalité dans le système éducatif.

On croit entendre un noble, jaugeant le Tiers-Etat. Un homme sincèrement attaché à l’égalité des enfants devant l’accès au savoir ne peut pas afficher un tel mépris.

La prochaine rencontre de la Coordination Ecole en Danger aura lieu fin septembre à Strasbourg ou Bordeaux.

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